Cours de Yoga

Un yoga vivant, incarné, relié

On entend souvent que les Yoga Sūtras de Patañjali seraient « la Bible du yoga», le texte de référence absolue. Ce yoga dit « traditionnel », fondé sur le renoncement, la maîtrise du souffle, des émotions, du mental, a été élaboré dans un contexte très particulier : par des hommes, pour des hommes, dans une optique ascétique, visant le retrait du monde et la cessation des fluctuations de l’esprit.

Mais en 2025, pouvons-nous encore croire que la voie du renoncement  soit la seule porte vers la liberté ?

Faut-il vraiment faire taire nos émotions, réduire nos pensées, couper nos désirs, pour s’éveiller à la vie ?

Je vous propose un autre regard : Un chemin de yoga enraciné dans la tradition tantrique, et plus précisément dans le Shivaïsme non-duel du Cachemire, tradition que j’étudie avec passion depuis des années (se reporter à l’onglet “Qui suis-je ?”).
C’est un yoga qui ne cherche pas à fuir le monde, mais à l’habiter pleinement…
C’est un yoga qui ne rejette ni le corps, ni les émotions, ni le mental, mais qui les accueille comme des expressions de la conscience elle-même….
C’est un yoga qui ne se résume pas à la discipline, mais qui ouvre à l’écoute, à la présence, à l’émerveillement….

Dans ce cours, nous explorons une pratique incarnée, sensible, vivante, une voie d’unité où le sacré se révèle dans l’ordinaire, et où chaque expérience – même la plus intense – peut devenir un portail vers la conscience.

 Ce n’est pas un yoga pour fuir le monde, mais pour l’aimer plus profondément.
Ce n’est pas un yoga pour arrêter le mental, mais pour s’éveiller à sa source.
Ce n’est pas un yoga ancien figé, mais un yoga vivant, vibrant, toujours nouveau.

Au cœur de ce yoga, il y a une invitation simple mais profonde : habiter l’espace en soi. Non pas un espace à conquérir par l’effort, mais un espace à redécouvrir par la détente, car ce n’est pas en se contractant qu’on s’éveille à soi-même mais au contraire en se relâchant, en laissant tomber un instant, les exigences, les postures intérieures, les défenses.
Alors quelque chose s’ouvre…..
Un souffle plus large…..
Un silence habité…..
Un espace d’écoute, où le corps cesse d’être un objet à corriger, et devient un paysage à explorer…….

Dans cet espace, rien n’est à rejeter.
La fatigue y a sa place. Le doute aussi. Les élans du cœur, les mouvements de l’âme, les frémissements du souffle……Tout devient matière vivante à ressentir, à goûter, à aimer.

Ce yoga n’est pas une performance, c’est une descente, une lente plongée dans la présence.
Plus on se détend, plus l’espace s’élargit.
Plus on lâche les idées de ce que « devrait » être une posture, une pratique, un soi, plus la vie peut nous traverser librement.

Alors, semaine après semaine, posture après posture, silence après silence, un autre rapport à soi s’installe. Moins tendu. Moins jugeant. Plus spacieux. Plus vrai.

Cela n’exclut en rien le renforcement du corps.
Nous bougeons, nous engageons nos muscles, nous développons notre stabilité, mais toujours à partir de cette qualité d’écoute, sans violence, sans forcing. Ce que nous cultivons avant tout est la présence bienveillante.

La force peut grandir, oui, mais elle s’enracine dans la douceur.
L’endurance peut s’installer, oui,  mais elle s’ouvre à partir de l’accueil de nos limites.
Nous apprenons à habiter notre corps comme on entre dans une maison sacrée : avec respect, avec attention, avec amour.

A mesure que cet espace intérieur se déploie, une autre qualité de relation devient possible : En s’accueillant soi-même, on apprend à accueillir l’autre.
En pacifiant notre rapport au corps et à l’instant, on devient capable d’être vraiment en lien avec les autres, sans masque, sans tension, sans séparation.

Ce yoga est donc une pratique de transformation, comme y invite le Shivaïsme du Cachemire : Pas une transformation qui nous éloigne de nous-mêmes pour devenir quelqu’un d’autre, mais celle qui nous ramène, patiemment, tendrement, à ce que nous sommes profondément : un espace vivant, sensible, relié.

Ecouter plutôt que forcer, ressentir plutôt que réussir. C’est une voie vers soi, à travers le corps où chaque posture devient prière, où chaque sensation devient passage. Il n’y a rien à atteindre, juste à s’ouvrir. Tout est déjà là.